La Commune de Gainneville et les emplois aidés

Publié le 9 Octobre 2017

Les annonces récentes, et brutales, du gouvernement concernant la baisse des contrats aidés, notamment les CAE-CUI (contrat unique d'insertion - contrat d'accompagnement dans l'emploi) n’ont pas manqué de susciter la colère de nombreux élus locaux, tout autant que des personnes bénéficiaires de tels contrats.

Cependant, si la colère des salariés est légitime car leur emploi est, de fait, remis en cause, celle de certains élus locaux est beaucoup plus difficile à justifier.

Leur problématique aujourd’hui, en effet, est de pallier ce manque de main d’œuvre qui leur permettait d’assurer à moindre coût, ou quasi-gratuitement le fonctionnement de certains services publics (par exemple, les activités périscolaires, l’entretien des locaux, …).

Car, au-delà du fait de permettre à des personnes éloignées de l’emploi de se réinsérer dans la vie active, ces contrats aidés ont surtout été une manne en matière de main d’œuvre précaire, et précarisée, au profit des employeurs, notamment publics.

Car, au-delà du fait de permettre à des personnes éloignées de l’emploi de se réinsérer dans la vie active, ces contrats aidés ont surtout été une manne en matière de main d’œuvre précaire, et précarisée, au profit des employeurs, notamment publics.

Il s’agit en effet très souvent de contrats à 20h, sans réels débouchés, qui s’échelonnent de 6 à 24 mois maximum. Et lorsque le contrat prend fin, le besoin, lui, perdure. Et, à l’instar de notre municipalité, lorsqu’un contrat prend fin, un autre prend le relais, et de nouveaux CAE-CUI sont alors recrutés, et ainsi de suite. Et ce, depuis des années à Gainneville.

En outre, l’obligation d’assurer une formation au salarié, qui lui permette de retrouver un emploi est rarement respectée et mise en œuvre.

En conséquence, au final, ces contrats ont permis de pallier des besoins, permanents, à moindre coût, et spécialement à Gainneville, où, à l’heure actuelle, encore 4 CAE-CUI sont en place.

Il s’agit là d’une forme de réalisation d’un service public avec du personnel précaire, qui a permis notamment au maire de Gainneville de ne pas recruter, alors que le besoin est existant.

Si l’on raisonne schématiquement et en termes horaires, ces 4 contractuels à 20h représentent somme toute 2 équivalents temps plein.

Partant de là, on peut légitimement considérer qu’il existe un besoin, des tâches à remplir, qui nécessitent du personnel. Et puisque cela dure depuis des années, on peut estimer ce besoin pérenne, et donc réclamer que ces postes soient occupés par des emplois pérennes et permanents, et non précaires, et renouvelables.

Quelles justifications peut opposer la municipalité à ces faits ? Lorsque la question est posée en conseil municipal, aucune réponse n’est jamais fournie, si ce n’est « on donne du travail ». Peut-être, mais quel type de travail ? Dans quelles conditions ? Sont-ce là les valeurs défendues par un maire soi-disant Front de gauche ?

Et maintenant, que va-t-il se passer ? L’Etat ne subventionnant plus ces contrats, que vont devenir ces salariés en place au sein de la Commune, tout du moins à la fin de leur contrat ?

Leur contrat va-t-il être transformé, pérennisé ? Vont-ils être recrutés ? Vraisemblablement pas, pas plus que ceux qui les ont précédé.

Puisque les besoins semblent exister, comment la municipalité va-t-elle gérer le départ de cette main d’œuvre et la satisfaction de ces besoins ?

Des services vont-ils disparaitre, ou être moins bien assurés ?

Quand des recrutements de ce type existent, et perdurent depuis des années, comment ne pas concevoir que ces emplois sont nécessaires ? Qu’il y a un besoin, une demande ?

C’est ce que nous répétons depuis le début à ce sujet. De la main d’œuvre oui, mais pas n’importe comment, et surtout pas avec des emplois précaires et précarisés.

 

Nous ne saurions qu’enjoindre les principaux concernés et les citoyens intéressés à adresser leur questions et remarques au maire, principal artisan de ce recours à une main d’œuvre qui ne coûte pas cher.

Rédigé par Dynamiser Gainneville

Publié dans #Collectivités, #solidarité, #social

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